Alfred Tomatis, avait affirmé que le cerveau était malléable avant même que la neuroplasticité ne soit admise comme une évidence par la communauté scientifique.
Le Dr Norman Doidge, psychiatre, psychanalyste et chercheur, auteur de "The Brains Way of Healing" et "The Brain That Changes Itself" lui rend hommage dans son dernier livre « Guérir grâce à la neuroplasticité » et reconnaît en A. Tomatis un précurseur des nouvelles théories sur le cerveau humain.
Le caractère malléable du cerveau lui vient de ses neurones qui, par leur propre structure, sont capables de créer de nouvelles connexions entre eux par un échange d’impulsions électriques.
En effet, pour communiquer plus globalement à travers les vastes étendues du cerveau nos neurones ont besoin d’un langage commun. Celui-ci est issu des modèles d'énergie électrique produits lors de la transduction.
C’est au niveau de nos récepteurs sensoriels, comme la rétine ou encore la cochlée que la transduction opère : il s’agit à ce niveau de convertir une forme d'énergie (lumineuse, sonore etc.) ainsi que les patterns de l'information propre à cette énergie, en une autre forme de modèle énergétique. Fort de quoi, si on délivre certaines fréquences d'énergie sonore à la cochlée (récepteur du son de l'oreille) et à l'appareil vestibulaire (système d'équilibre), ils la convertissent en modèles d'énergie électriques dans le cerveau.
La chercheuse Nina Krauss, de l'Université Northwestern a pu démontrer à l'aide de diverses méthodes de scanning du cerveau, qu’on parvenait, avec le temps, à modifier la structure et le fonctionnement des circuits du cerveau en modifiant les fréquences des sons perçus par l'oreille. Elle a constaté que chaque fois que nous entendons de la musique forte, avec un rythme de basse lourd, nos neurones commencent à battre au même rythme que la musique. Ce processus, appelé "entraînement", n'est que l'une des façons dont la musique peut modifier la structure du cerveau.
A l’opposé d’une croyance bien ancrée jusqu’ici qui affirmait que les circuits du cerveau étaient « câblés » une fois pour toute à la fin de la petite enfance, il est devenu évident que le cerveau humain est bel et bien neuroplastique, c'est-à-dire que ses circuits sont dynamiques et changent en fonction de l'activité et de l'expérience mentale.
Ainsi, en résumé, l'énergie sonore peut être transmise de manière non invasive dans l'oreille, où elle est convertie en schémas électriques, qui peuvent modifier la structure du cerveau. Tout notre art consiste à comprendre tous les aspects de cette conversion énergétique et d’en jouer habilement dans notre pratique.
Inspiré d’un extrait de l'avant-propos du livre électronique de notre collègue Paul Madaule "When Listening Comes Alive" du Dr Norman Doidge, auteur de "The Brains Way of Healing" et "The Brain That Changes Itself".
Tout dernierement, Peter SCHNEIDER , audiopsychophonologue , membre de notre association , a démontré le réalité de cette placticité à court terme du processus neuro-auditif induite par l'entrainement d'écoute active musicale.
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